Association départementale
de la Sarthe


Maman c’est trois fois quelque chose


photo du livre

« Maman, c’est trois fois quelque chose! ». Cette expression de Johann, notre fils aîné, m’est revenue spontanément lorsque j’ai commencé à écrire, à exprimer mon questionnement face à sa maladie, face à son handicap. Johann est « psychotique ». Nous l’avons accueilli à l’âge de deux ans et le quotidien, pour être passionnant, n’en a pas moins été particulier, demandant une adaptation permanente. Les évènements ont pris une tournure à la limite du gérable lorsqu’à l’adolescence il a « décompensé ». Depuis six ans, nous faisons face, weekend après week-end, vacances après vacances… avec des relais (hôpital psychiatrique) mais de façon nettement insuffisante selon nous.Nous avons lancé des appels à l’aide. Nous avons été soutenus par notre famille et par nos amis et, grâce à eux, nous avons tenu et nous tenons encore. C’est tout cela que j’ai laissé glisser sous ma plume, tout mon ressenti de « maman » face à la souffrance de son enfant, face à ce que nous avons vécu, à ce que nous avons entendu.Oui, il s'agit bien de « trois fois quelque chose » cette vie semée d'embûches, ce décalage permanent, sa difficulté à vivre la relation, son incapacité à faire, à exécuter… « Trois fois quelque chose » pour lui, « trois fois quelque chose » pour nous aussi.Alors, de « trois fois quelque chose » en « trois fois quelque chose », de réflexion en réaction, j'invite le lecteur à monter à bord de l'embarcation familiale et à se laisser porter, au fil des réflexions entendues ici ou là (qui constituent le fil conducteur de cet ouvrage) et au fil des réactions que cela a suscitées en moi. Il s’agit d’un simple témoignage, celui d’une maman, celui d’une famille face à la maladie de l’un des siens. Il s’agit d’un message d’Amour. Il s’agit aussi d’un cri, d’un appel, qui rejoindra, je l’espère, d’autres cris, d’autres appels, pour mieux résonner, pour vibrer à l’unisson et pour faire réagir.